Elysée : les patrons de syndicats ont été écoutés mais n’ont rien appris Réunionite.
Emmanuel Macron prépare son grand oral. Il recevait, ce lundi, les représentants des principaux syndicats français, du patronat, des deux assemblées et des associations d'élus locaux. Chacun a pu s'exprimer tour à tour pendant quatre heures. «C'est interminable…», décrivait par texto un participant au bout de deux heures. «Un tunnel abominable», reconnaît un autre syndicaliste à la sortie. «L'information principale, c'est qu'il est 15 heures et qu'on n'a pas encore mangé», souffle François Homméril, de la CGC. Le président de la République s'est contenté de deux interventions «très courtes» en introduction et en conclusion, ne laissant filtrer «aucune indication» sur la teneur de son discours prévu à 20 heures, selon Luc Bérille, secrétaire national de l'UNSA.
Pour autant, le syndicaliste a souligné l'écoute «pas feinte», d'Emmanuel Macron, pendant ces quatre heures. «Aucun jugement en profondeur de sa part», poursuit-il. «C'était un long tour de table sur la vision de la crise que nous connaissons», a résumé, sur le perron de l'Elysée, Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT. Yves Veyrier, secrétaire confédéral de Force Ouvrière, a, de son côté, noté le ton «grave» d'Emmanuel Macron, dans une réunion «inédite». «Il nous a accueillis et essentiellement écoutés, il a pris des notes», a-t-il ajouté.
Au cours de leurs prises de paroles de deux à quinze minutes, chacun s'est adressé au chef de l'Etat. Laurent Berger a plaidé pour une réponse en plusieurs temps et notamment des réponses de court terme autour du pouvoir d'achat, du logement, de l'énergie et du transport mais aussi des salaires. Quand Yves Veyrier a, de son côté, notamment réclamé la généralisation de la prime transport. Restait une question, après quatre heures de tour de table : y a-t-il une réelle prise de conscience d'Emmanuel Macron ou s'agit-il d'une opération de communication ? «Je suis inquiet. Je crains qu'il n'y ait pas de prise de conscience. Il y a un problème de logiciel. Macron n'a pas cette culture. Aujourd'hui, c'est l'opération marketing qui l'emporte» , analyse l'un d'eux.
(Photo AFP)