Paris : revendications devant le consulat allemand
Le 12 janvier à 13 heures, devant le consulat allemand à Paris, deux personnes ont réclamé la libération de trois prisonniers politiques turcs en Allemagne.
Consulat allemand de Paris. Samedi 12 janvier, 13 heures. Durant 30 minutes, deux personnes, membres du Comité de Liberté de France, ont arboré des banderoles en français et en turc afin de réclamer la libération de trois prisonniers politiques turcs. On pouvait y lire les inscriptions suivantes : « Liberté pour Musa AÅŸoÄŸlu, Erdal GökoÄŸlu et İnan DoÄŸan ».
En effet, l’État allemand semble collaborer avec le gouvernement turc en incarcérant sur son territoire des militants turcs, opposants au régime en place dans leur pays.
Musa AÅŸoÄŸlu est un révolutionnaire turc détenu en Allemagne depuis le 2 décembre 2016 et son procès a débuté le 25 janvier 2018 au Tribunal de Grande Instance de Hambourg. Supposé être leader d’une organisation d’extrême gauche placée sur la liste officielle des organisations terroristes par certains pays, le DHKP-C, son acte d’accusation est basé sur ses activités politiques en opposition avec le gouvernement turc. Il encourt une peine de dix ans d’incarcération en République fédérale d’Allemagne ainsi qu’un risque d’extradition vers les États-Unis qui ont misé une prime de trois millions de dollars sur sa tête depuis 2014.
Erdal GökoÄŸlu est incarcéré en isolement total en Allemagne depuis plus d’un an. Selon la justice germanique, il serait lui aussi un fonctionnaire dirigeant le Parti-Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C). Reconnu réfugié politique turc par la Belgique où il vivait depuis 2002, Erdal Gökoglu a été arrêté le 13 novembre 2017 en Belgique puis extradé vers l’Allemagne à Hambourg suite à un mandat d’arrêt international émis par l’Allemagne. Son procès a débuté le 7 juin 2018.
Alors qu’il se rendait à une manifestation de solidarité pour Musa AÅŸoÄŸlu, İnan DoÄŸan, réfugié politique turc en Belgique a été arrêté lors d’un contrôle de routine le 15 décembre 2018 en vertu d’un mandat Interpol réclamé par la Turquie. Il est depuis ce jour en détention en Allemagne alors que le juge d’instruction attend de recevoir le dossier d’accusation turc.
La politique de répressions qui sévit en Turquie dépasse désormais ses frontières. La collaboration de certains États européens, dont l’Allemagne, permet au régime de l’AKP de museler les voix dissidentes hors du pays. Or, défendre les valeurs démocratiques n’est pas un crime. En France, les révolutionnaires turcs ne sont pas seuls ! C’est le message qui a voulu être transmis samedi devant l’ambassade d’Allemagne à Paris.
Béatrice Taupin