Manifestation féministe du 8 mars à Paris : des milliers de...
Manifestation féministe du 8 mars à Paris : des milliers de "premières de corvées"
Des milliers de manifestantes ont rallié République depuis Port-Royal, lundi 8 mars 2021, pour une Journée internationale des droits des femmes marquée par l'impact du Covid-19.
C’est un 8 mars particulier, le premier depuis le début de la pandémie, qui a réuni à Paris plusieurs milliers de manifestantes pour la Journée des droits des femmes. Les métiers majoritairement féminins, les secteurs les plus touchés par les restrictions liées au Covid-19 et les violences sexuelles et sexistes ont été les principaux sujets de la marche.
Les violences sexistes et sexuelles dénoncées
La dénonciation des violences subies par les femmes demeure l’un des principaux combats menés par les différents mouvements féministes. Le premier arrêt de la marche partie de Port-Royal a été fait devant un restaurant McDonald’s, où « 160 témoignages d’agressions sexuelles, sexistes et des discriminations ont été recensés en une année », selon Mathilde, membre du collectif McDroits, qui a annoncé avoir saisi le Défenseur des droits.
Précarité et violences à l’encontre des étudiantes
Le cortège s’est ensuite arrêté devant La Sorbonne pour mettre en lumière la précarité dont font l’objet les étudiants, fragilisés par la crise sanitaire.
Dans le sillage de la libération de la parole sur les violences sexuelles dans les instituts d’études politiques (IEP), déclenchée par l’affaire Duhamel et relayée par le hashtag #SciencesPorcs sur les réseaux sociaux, des témoignages d’étudiantes qui déplorent le manque d’action et de sanction des établissements concernés, ont été lus.
Je suis étudiante dans un IEP, j'ai alerté l'admission sur le fait que j'ai été harcelée par un élève de l'établissement et aucune réaction. Je leur ai dit que cet élève m'avait violée et qu'il continuait de me harceler, aucune réaction. Ils ne m'ont pas crue et n'ont rien fait.
Soutien au monde de la culture
La parole a également été donnée au monde de la culture, dont l’activité est suspendue depuis 128 jours. Devant le théâtre du Châtelet, « symbole du spectacle vivant qui ne l’est plus », Claire, une militante de la CGT Spectacle a fait un point sur la situation sociale désastreuse du secteur.
Alors que des intermittents occupent le théâtre de l’Odéon depuis quatre jours pour réclamer davantage de mesures d’aides de la part du gouvernement, les musiciens connaissent une baisse de 41% de leur activité par rapport à 2019, un taux qui atteint les 50% pour les techniciens son et lumière d’après la militante.
« Violeur, à toi d’avoir peur »
Les manifestantes se sont ensuite arrêtées devant les grilles du palais de Justice pour symboliquement mettre en prison Gérald Darmanin, Gérard Depardieu, Richard Berry, Olivier Duhamel, Patrick Poivre d’Arvor, Roman Polanski. Tous sont accusés de viol.
Les « premières de corvée » en première ligne
Enfin, le cortège a marqué une pause devant un Monoprix boulevard de Sébastopol pour applaudir les caissières, « les premières de corvées », à l’instar des soignants applaudis lors du premier confinement.